" Entre le 17 avril 1975 et le 7 janvier 1979, un génocide a été perpétré par les Khmers rouges au Cambodge. Deux millions de Cambodgiens ont trouvé la mort par assassinat, famine ou épuisement physique et psychologique. Parce qu’ils sont nés ou ont vécu en ville, lieu de la contamination impérialiste, ils sont considérés comme impurs. Stigmatisés et triés en fonction de critères socio-territoriaux, hommes, femmes et enfants sont contraints à une rééducation idéologique et à la politique de collectivisation des terres. Champs et rizières sont dès lors transformés en vastes camps de travail à ciel ouvert, où finissent par succomber ces parias du « nouveau peuple » dans des conditions de vie et de labeur insupportables. C’est pourquoi l’émotion ressentie par la communauté cambodgienne est forte après l’annonce des arrestations des principaux dirigeants encore vivants : Nuon Chéa en septembre 2007, suivi de près par Ieng Sary, Ieng Thirith et Khieu Samphan, arrêtés tous trois en novembre  par un tribunal mixte composé de juges cambodgiens et internationaux sous l’égide de l’ONU. Le soulagement vient en même temps que l’amertume et la révolte. Il aura fallu attendre vingt-neuf ans après la fin du pouvoir des Khmers rouges pour qu’une justice se mette en place afin d’établir leurs crimes. Vingt-neuf longues années pour que les voix des morts et des rescapés puissent s’élever contre le déni. Le travail de la mémoire ne va pas sans prise de position face à l’histoire et à la justice qui, l’une et l’autre, se doivent de nommer les préjudices subis. Au delà des verdicts et sentences du procès des Khmers rouges que nous sommes en droit d’attendre, la justice instaurait une ligne de partage entre bourreaux et victimes. Cette reconnaissance officielle d’une « vérité » qui nous constituait dans le silence et la solitude, même à rebours, permettrait que les survivants et leurs descendants ne soient plus des « âmes errantes » qui, entre présence et absence, se dérobent à la vie. "

Le génocide cambodgien - Déni et justice

Soko Phay-Vakalis


Nous partons à pieds vers 9:30 pour le Camp S21. La circulation est démentielle et il fait déjà chaud malgré un petit air léger.

Nous atteignons le site vers 11:45 au moment où la majorité des groupes de touristes quittent l’endroit pour le déjeuner.


Le pays compte environ 7.500.000 habitants lorsque les Khmers rouges de Pol Pot s'emparent du pouvoir.

L'« Angkar » (l'Organisation) prend le pouvoir au Cambodge en 1975, au terme de plusieurs années de guerre civile et met en place le régime du Kampuchéa démocratique, une dictature particulièrement meurtrière, sous la direction de Pol Pot qui a radicalement poussé le pays vers le communisme. En 1979, les Khmers rouges sont chassés par l'armée vietnamienne. Le parti communiste du Kampuchéa est officiellement dissous en 1981, bien que les Khmers rouges poursuivent la lutte contre les Vietnamiens.


Il faut savoir que la majorité des gens sont encore extrêmement meurtris par l’épisode Khmers Rouges. Ils en parlent avec respect et indignation en même temps.

De ce génocide, ils gardent pour la plupart une grande rancoeur vis-à-vis des Chinois, sans qui les Khmers Rouges n’auraient sans doute pu rien faire, et les Vietnamiens qui ont occupé le pays de 1979 à 1991 avant de reprendre les hostilités de 1993 à 1999 en annexant de plus quelques territoires...


Lycée transformé en prison par les Khmers rouges entre 1976 et 1979, puis en musée du génocide dès 1979, Tuol Sleng est aujourd’hui un des sites phare du patrimoine cambodgien.


Les visages qui hantent les couloirs de Tuol Sleng disent la résignation, la confusion, l'horreur. « Machine à broyer les hommes », Tuol Sleng, de son nom de code S-21, fut l'antichambre de la mort pour 14 000 détenus, subissant les pires tortures avant d'être achevés dans le camp d'extermination de Choeung Ek que nous visiterons demain.

Au total, ce sont environ 2.000.000 de morts, soit près de 27% de la population.


En sortant de ce lieu sordide, nous entrons dans une « bakery » où nous dévorons des gâteaux divers avec force Coca et moka frappé. Nos pas nous mènent au marché russe qui n’a rien d’intéressant contrairement à ce que pensait JJ ! Il a confondu avec le marché central que nous verrons par conséquent demain...

Retour au bercail en tuk-tuk.


Solo en début de soirée avant d’aller dîner « Chez ma belle-mère », restaurant khmer qui n’existe plus...

Nous décidons donc de retourner au resto d’hier qui se situe pas trop loin.

Et là, catastrophe...! Yolande se fait arracher son sac de toile en bandoulière par deux jeunes à moto. Bilan : quelques dollars en moins, mais surtout plus son passeport...

Aidés par des occidentaux et une gentille cambodgienne tenant un snack-bar, nous allons au poste de police de l’immigration en tuk-tuk ouvert 24/24 et en fait fermé !

Retour vers le snack-bar pour un en-cas bienvenu.

Pour le reste, il faudra attendre demain matin 8:00 pour déposer plainte et obtenir un laisser-passer à l’ambassade.

Affaire à suivre...


9,6 km de marche...