" Ces mêmes gens qui disent «poésie des lacs» etc., détestent fort toute cette poésie, toute espèce de nature, toute espèce de lac, si ce n'est leur pot de chambre qu'ils prennent pour un océan. "
Gustave Flaubert
Hier soir, JJ a donné rdv à Cowboy à 9:00.
Mais, le tuk-tuk qui nous attend est un collègue...
Nous partons pour une visite du Tonlé Sap à environ 26 km.
Le trafic est relativement intense sur la route principale. Puis, nous empruntons une route secondaire moins fréquentée.
Nous achetons les tickets pour le bateau et emmenons avec nous 2 jeunes ados.
La route devient piste de latérite rouge. La poussière envahit tout, même la végétation est rouge !
La piste surélevée pour cause de crues cesse aux abords du lac.
Surprise : les ados de 13 ans, hauts comme trois pommes, sont nos pilote et accompagnateur... Embarquement...
"Tonlé Sap", "Grande rivière d'eau douce" en khmer, est tant le lac que la rivière qui se jette dans le Mékong à Phnom Penh.
Il s'agit du plus grand lac d'Asie du Sud-Est (145 km x 40 km en saison sèche sur 1,5 m de moyenne) et du coeur du Cambodge. Car il fonctionne comme un coeur, se gonflant et se dégonflant au rythme des moussons.
Les crues du Mékong, lequel se situe en aval, obligent la rivière Tonlé Sap à inverser son courant et à remplir le lac en amont.
Ce dernier multiplie alors sa surface par 4 voire 5 et sa profondeur par 10...!
Il devient une véritable mer intérieure passant de 2.600 km² à environ 16.000 km².
Les villes de Battambang à l'Ouest et de Kompong Thom à l'Est sont alors proches du lac.
Ce poumon fertile du Cambodge permet jusqu'à trois récoltes annuelles de riz notamment. Ce sont aussi des eaux très poissonneuses et une biodiversité importante.
Néanmoins, aujourd'hui, 3 millions de personnes vivent dans cette région dans des conditions de pauvreté extrême principalement sur des villages flottants (qui se déplacent au rythme des crues et décrues, soit une dizaine de fois par an...) et des maisons sur pilotis.
Le bateau glisse dans le chenal, dans le vacarme du moteur, jusqu’au village de Kampong Phluk qui se distingue par ses maisons perchées sur pilotis d’une dizaine de mètres de hauteur parfois. Magique !
L’enfant pilote se débrouille à merveille avec son engin.
Arrivés sur le lac, nous nous dirigeons vers un restaurant flottant où nous pouvons nous désaltérer et observer la vie lacustre ( ainsi que des crocodiles dont ils servent quelques plats...).
Le retour se fait sans encombre et la douche est bienvenue car nous sommes rouge de poussière.
Après-midi calme et chaleur étouffante.
Dîner chez Madam Moch. Bon marché, excellent et service très aimable.
2,5 km de marche et environ 5 km pour Margot et Bébert.