« Je n’ai rien contre le Viêt-cong, aucun Vietnamien ne m’a jamais traité de négro. »

Mohamed Ali


Lever à 7:00 pour un départ en taxi à 9:00 environ à destination de Cu Chi à une cinquantaine de kilomètres.

Nous filons le long des larges avenues et boulevards de Saïgon, de six à dix voies.

C’est dimanche et le trafic est relativement fluide.

Puis, nous empruntons une route secondaire et campagnarde, joliment bordée d’arbres aux fleurs jaunes.


Sur le site, nous sommes accueillis par des vestiges d’engins de l’armée américaine détruits ou pris par les Viêt Cong.


Une petite vidéo de faits de l’année 1967 montrant les bombardements, les combats et la vie des Viet Cong nous est proposée.

Puis, vient l’heure de visiter les fameux tunnels creusés par hommes et femmes : des boyaux de 80 cm de haut dans lesquels nous avançons, parfois sans aucune luminosité.


Les tunnels de Cu Chi abritaient non seulement des milliers de guérilleros Viet Cong, mais aussi une structure compliquée composée de nombreuses tranchées, de bunkers, de pièges, d’abris anti-bombes et d’un système de ventilation d’air incroyable.


Ne confondez pas… Viet-Minh et Viet-Cong.


Le Viêt-Minh est un parti politique vietnamien fondé en 1941. Ses objectifs initiaux sont on ne peut plus clairs: bouter les Français en dehors d’Indochine et lutter contre l’invasion japonaise commencée en septembre 1940. Leur revendication peut se résumer en un slogan facile à retenir: « le Vietnam aux Vietnamiens »! Leur tendance politique ? Un mélange de communisme et de nationalisme.


À partir de 1960, alors que les Américains ont pris la place des Français dans le bourbier vietnamien, le Front de Libération du Vietnam du Sud se forme et prend le nom de… Viet-Cong. Soutenus par le Vietnam du Nord (et donc par le Viet-Minh… c’est bien, vous suivez), ils sont à l’origine d’une guérilla très efficace contre les troupes américaines: « pièges à cons »*, réseaux de tunnels au cœur de la jungle, dissimulation au milieu de la population paysanne,… L’État-major de l’Oncle Sam a bien du mal à lutter contre ces ennemis invisibles et prend des mesures aussi désespérées qu’inhumaines pour reprendre l’avantage, que l’on pense à la centaine de millions de litres d’agent orange** déversée sur la jungle vietnamienne provoquant une catastrophe sanitaire et environnementale sans précédent.


Le mouvement Viet Cong n’a plus lieu d’être à partir du retrait des troupes américaines en 1975 et la réunification du pays.


* Pour lutter contre les troupes américaines, les Viet-Congs avaient coutume de truffer la jungle de « pièges à cons », (bambous acérés et empoisonnés au fond d’un trou, grenades reliées à une ficelle tendue entre deux arbres…). Ce surnom rigolo cache donc une réalité horrible, le cauchemar de milliers de soldats envoyés au front.


**Enfants malformés suite à l’exposition à l’agent orange. Ce défoliant déversé par millions de litres par les Américains à la fin des années 60 tue encore aujourd’hui.



Situé à environ 60 kilomètres au nord-ouest de Ho Chi Minh-Ville, le réseau de tunnels Cu Chi est un vaste labyrinthe de tunnels souterrains qui s’étend jusqu’à la frontière cambodgienne. Ils ont été construits sur une période d’environ 25 ans et la construction initiale a commencé en 1948 par le Viet Minh pendant la guerre contre les Français. À l’époque, les tunnels étaient un moyen de communication entre les villages et un moyen d’aider les Vietnamiens à échapper aux soldats français qui surveillaient la région.


Pendant la guerre contre l’Amérique, les tunnels ont été étendus sur une zone d’environ 250 km et ont ainsi acquis une importance stratégique énorme pour les troupes de combat Viet Cong et ont joué un rôle immense en aidant les troupes vietnamiennes à gagner contre les insurgés américains. Les soldats cuisinaient, mangeaient, dormaient, travaillaient et allaient même à l’école dans ces tunnels alors que le conflit faisait rage. II y avait des hôpitaux, des théâtres, des écoles, des cuisines, tous construits dans ce système de tunnels extraordinaire. Cu Chi a également servi de base à des équipes de sabotage et à des agents de renseignement pour infiltrer

Saigon.

Le Viet Cong mît en place beaucoup de pièges autour des entrées des tunnels pour éviter d’être trouvé par les troupes américaines au-dessus du sol. Ils ont en fait causé 11% de tous les décès liés à la guerre du Vietnam. Pour contourner cela, les Américains ont commencé à utiliser des chiens de berger allemand pour flairer ces pièges, mais les Vietcong ont été assez intelligents pour éviter d’être reniflé par ces chiens. Non seulement les Viet Cong ont commencé à utiliser du savon américain, mais ils ont aussi planté des uniformes de soldats américains capturés par ces pièges. Les chiens pensaient qu’il s’agissait de zones amies et ainsi, beaucoup ont fini par être tués ou mutilés par les pièges que leurs maîtres ont refusé de continuer à utiliser.

On a dit que si les tunnels de Cu Chi tombaient, les Vietnamiens auraient perdu la guerre. Mais s’ils se levaient, ils gagneraient. Ils ont joué un rôle énorme dans la victoire des Vietnamiens à la guerre pour leur indépendance.


Pour nous, les anciens jeunes qui avons vécu cette guerre au travers des infos de l’époque (mais surtout du point de vue américain), cette visite était très intéressante et édifiante en remettant certaines choses en bonne place.

En effet, il leur en a fallu du courage, de l’abnégation et de l’imagination pour vaincre le monstre américain.

Même s’il y a eu beaucoup de cruauté, on ne peut que leur tirer notre chapeau pour ce coup de maître.


De nouveau à Ho Chi Minh City, une petite collation dans une pâtisserie avec cappuccino glacé nous remet d’aplomb.


Repos, solo et dîner au même resto qu’hier de fried chicken with cashew nuts and vegetables ainsi qu’un pineapple with rice .


Un nouveau petit tour dans la walking street pour l’ambiance...


5,6 km de marche...